J’ai d’abord exercé le métier de professeure d’histoire-géographie avant de me lancer dans l’écriture et la réalisation. Ayant enseigné près de 20 ans à La Réunion, en collège et en lycée, je me suis vite rendu compte que les élèves méconnaissent l’histoire et la géographie de leur île. Ce constat m’a interpelée. J’ai donc intégré dans mon enseignement, plus largement que le proposent les aménagements des programmes, l’étude de l’histoire et de la géographie de La Réunion en proposant aux élèves des rencontres, des visites de lieux historiques et de musées, et des sorties sur le terrain. A titre personnel, je me suis intéressée à la culture et à la langue créole réunionnaise.
Cette démarche m’a amenée à réfléchir sur les causes du sentiment d’infériorité chez les élèves concernant leur langue et leur culture. J’ai questionné ainsi l’assimilationnisme républicain et ses conséquences sur les populations anciennement colonisées. Je dois un grand tribut à Suzanne Citron et à Laurence de Cock dont les ouvrages ont accompagné ma réflexion et l’ont consolidée. La lecture des autrices féministes afro-descendantes et de Françoise Vergès ont joué aussi dans le processus qui m’a conduite vers l’apport des études décoloniales.
J’ai aussi une passion de longue date pour le cinéma et pour le cinéma documentaire en particulier. Passion que j’ai pu partager faisant de la programmation pour La lanterne Magique, association implantée à La Réunion depuis le début des années 2000.
Grâce à la conjonction de ces différents éléments, et à ma rencontre avec Jean-Marie Pernelle,je me suis lancée dans l’écriture et la réalisation de ce film né de la rencontre avec le QG zazalé, le lieu, les gens, et l’utopie qui s’y construit.